Bilan de la journée de blocage du 23 juillet
Quand la justice a toutes les audaces, l’humanisme doit avoir tous les courages !
Ce 23 juillet 2022, le blocage du Pays Basque par Bake Bidea et les Artisans de la Paix se solde par un bilan très positif, mais qui ne sera totalement satisfaisant que si Jakes Esnal et Jon Parot sont libérés au plus tard par le délibéré à paraître le 22 septembre.
C’est un bilan très positif, car dans cette action de désobéissance civile, donc non-violente :
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Le cadre pacifique de réalisation de ces blocages a été parfaitement respecté. Nous l’avions élaboré en cogestion pendant des semaines en amont avec :
– les élus concernés, les collectivités territoriales ( Mairies, Communauté d’Agglomération Pays basque, Département,) qui ont pris la mesure de l’impact prévisible de ce blocage en accompagnant notre vigilance attentive à prévenir tout risque pour la population par l’arrêt des réseaux de bus, la fermeture d’équipements (piscines, médiathèques, certains marchés)
– les acteurs du secteur économique (les entreprises avec la CCi, les commerces, les activités touristiques avec, les offices de tourisme, l’hôtellerie de plein air (80 campings), le Petit train de la Rhune etc.…)
– les services de santé et du social (ARS, CHCB, Clinique, SAMU, Pompiers, ordre des médecins, services infirmiers, urgences vétérinaires, association d’aide aux plus démunis…) afin de préserver et de prioriser les prises en charge sanitaires.
– les gestionnaires de voies de communication (SNCF, Vinci, aéroport, Air France, Txik Txak, Chronoplus)
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La préparation très minutieuse des actions de blocage, réalisée en amont sur 15 sites stratégiques, a permis de garantir l’absence de tout risque potentiel en matière de sécurité des personnes, de tensions incontrôlées avec les usagers, de danger pour les personnes vulnérables à l’encontre des mises en garde, alarmistes, se voulant prophétiques, de l’Etat par la voix du Préfet des Pyrénées-Atlantiques.
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Le rappel des sanctions judiciaires encourues par les organisateurs et les participants à ces opérations, suivi de leur interdiction n’a pas eu l’effet dissuasif escompté par l’Etat, chacune des 1700 personnes engagées sur ces blocages ayant fait le choix de la désobéissance civile en conscience et en pleine responsabilité devant les enjeux exposés par l’enlisement actuel du processus de paix. 26 d’entre nous ont été interpellés, gardés à vue puis libérés en soirée avec une convocation judiciaire ultérieure. Nous saluons leur courage et la qualité de leur engagement. Notre réponse quant aux événements judiciaires qu’ils pourraient être amenés à subir, sera à la hauteur de l’ensemble de la mobilisation dont nous avons déjà su faire preuve.
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Nous avons démontré la force de notre détermination à ne plus subir l’indifférence, la surdité voire le mépris de l’État à l’égard d’un territoire et ses habitants qui se refusent à rester témoins passifs de l’injustice manifeste à l’égard de ces deux prisonniers âgés de plus de 71 ans dont 32 derrière les barreaux pour lesquels les Juges d’application des peines émettent, à chaque audience et dans leur délibéré, un avis favorable pour leur libération conditionnelle en validant leur projet de sortie et faisant référence au processus de paix en cours au Pays basque. Ce à quoi le Parquet national antiterroriste s’oppose systématiquement en faisant appel de ces décisions ce qui repousse d’autant une issue favorable autre qu’une peine de mort restaurée et travestie en emprisonnement jusqu’en fin de vie. Nous nous refusons à connaître une issue possible par un dénouement tragique pour ces prisonniers à l’instar de ce qui s’est passé en Corse dernièrement.
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Dans la soirée du 23 juillet, une délégation composée de 15 élus d’appartenance politique et mandat très diversifiés ( Maire, Parlementaire, Président et Conseiller communautaire, Conseiller régional, Conseiller départemental) ont rencontré le Préfet et lui ont fait part de :
– Leur colère à ne pouvoir être entendus au plus haut sommet de l’Etat
– Leur crainte de retour à des méthodes qui ne seraient plus non-violentes, héritées et déjà utilisées dans un passé pas si éloigné
– Leur exigence à ce que la libération des 26 militants interpellés intervienne au plus tard dans la soirée
– Leur exigence à ce que la libération des deux prisonniers intervienne au plus tard le 22 septembre.
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Enfin dans le cas où aucun signe ne nous serait manifesté en vue de la libération de Jakes Esnal et Jon Parot dans les deux mois à venir, nous activerons de nouvelles formes d’action, poursuivant la graduation en crescendo de façon toujours plus spectaculaire et partagée avec la population sur les plans politique et médiatique.
La paix est encore à faire pour ne pas laisser notre société se défaire !