Délibéré du procès des Artisans de la paix
La 16ème Chambre Correctionnelle de Paris n’a pas suivi les réquisitions du PNAT du 3 avril, en décidant une dispense de peine. Nous restons vigilants, car un appel peut-être interjeté sous dizaine par le PNAT. Nous appelons le PNAT à agir en conséquence et dans le sens de l’Histoire, et à ne pas faire appel à cette décision.
Nous le répétons, l’initiative prise par les Artisans de la Paix le 16 décembre à Louhossoa par Michel Berhocoirigoin, Michel Tubiana, Jean Noël « Txetx » Etcheverry, Béatrice Molle Haran, Michel Bergouignan et Stéphane Etchegaray était attendue et souhaitée par la majorité des élus, société civile civile . Elle a répondu à l’attente d’un territoire, au refus des états français et espagnol à construire le cadre d’une paix juste et durable pour le Pays Basque. L’action de Louhossoa a permis de dépasser l’enlisement et l’aboutissement d’avancements majeurs dans le dossier des prisonniers et la reconnaissance des victimes et la construction du vivre ensemble.
Cet acte collectif a été utile pour le Pays Basque, si c’était a refaire, nous le referions sans aucune hésitation !
Au-delà de la décision du tribunal de ce jour, il est indispensable que nous continuions de l’avant. Aucun cadre de paix juste et durable ne pourra être trouvé, sans le respect des droits des exilés, et des prisonniers basques et leur retour, sans reconnaissance de l’ensemble des victimes, sans ouvrir la voie au vivre-ensemble, sans œuvrer au travail de mémoire. Mais ce cadre ne pourra se construire que par l’implication de l’autorité politique. Pour cela, comme nous avons pu le démontrer jusqu’à présent l’implication de la société civile basque et de ses élus sera déterminante.
« L’histoire récente témoigne que le pouvoir politique ne doit pas se défausser sur l’autorité judiciaire. Il doit initier des rencontres et espaces de dialogue pour promouvoir un plan de paix. (…) L’État ne doit pas attendre que les choses dégénèrent à nouveau pour entrer dans la voix du dialogue, et ne saurait prendre le risque de raviver les braises. » (Tribune : La situation au Pays Basque relève plus de la sphère politique que du prétoire. Parue le 2 avril 2024 dans Le Monde, Michel Camdessus Ancien directeur général du Fond Monétaire International et ancien Gouverneur de la Banque de France. Signataire de la déclaration d’Arnaga, Florence Delay De l’Académie Française, écrivain ; Edgar Morin Philosophe ; Cécile Duflot Ancienne Ministre de l’Égalité des territoires et du Logement, directrice générale d’Oxfam France ; Henri Leclerc Président d’honneur de la Ligue des Droits de l’Homme ; Marie Darrieussecq Ecrivaine )